Ami-e,
Un cri tout à l’heure m’a
cueillie sous les cèdres… « Prends bien soin de toi ! Quelle horreur ! »
Pardon, d’abord, d’avoir proféré cette horreur mais du coup, en marchant, je l’ai mâchée…
Un goût de montagne, un soupçon d’Espagne ou des régions Andines…
Une tendresse peut-être, relevée de menthe poivrée : c’est une interpellation… impératif oblige… ou une invitation à l’égocentrisme ?
Un sincère intérêt ?
Ici, sur ce causse nu, cette
horreur dit « Tu es aimé-e… »
Elle chuchote que tu es précieux,
ami-e, comme la bien-aimée du Cantique, et combien ta présence ici est
indispensable…
Que cette vie t’est confiée,
peut-être, que tu en es dépositaire mais non propriétaire, et qu’il faudrait
donc la recevoir comme telle pour en prendre soin ?
Est-ce là que tu peines ?
Avons-nous été jetés dans la vie
comme on lance un galet dans l’océan pour le voir malmené par les vagues ?
Sommes-nous traversés par un amour dont nous ignorons tout et qui, pourtant, nous paraît irriguer l’univers… et dans ce cas, ne faut-il pas le laisser être en nous et prendre soin de notre corps qui dans un même temps le contient et l’exprime ?
Sommes-nous un miracle biologique, ce qui suffit amplement à notre émerveillement ?
Les galets enchantent les enfants
qui les ramassent, l’amour nous fonde, quels que soient les malentendus sur le
mot, et la naissance d’un petit est toujours un miracle…
C’est toujours la vie qui se donne… non ?
Bien-aimé-e,
Prends bien soin de toi et des
autres parce que c’est la même chose, bien sûr,
Et que tes rêves soient féconds…
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